Revue 98, février 2018. Question de Vladimir Démaretz.

Camille cela fait presque 15 ans que je juge les concours en Serbie, c’était Roberto Pedrazzetti qui était pour moi plus qu’un ami, qui m’a introduit en Serbie. Et je ressentais beaucoup de fi erté lorsqu’il me présentait comme son fi ls spirituel. Tout cela pour dire que tu es l’un des premiers dresseurs Français que j’ai vu arriver en Serbie.
Peux- tu nous expliquer pour quelles raisons depuis toutes ces années tu retournes travailler en automne et au printemps en Serbie ?
Vladimir DEMARETZ

C’est très tôt que j’ai, pour des raisons professionnelles, opté pour la SERBIE d’abord dans la montagne à SOKO BANJA, puis désormais plus au sud dans le secteur de LESKOVAC où les terrains sont plats avec une densité de perdreaux plus importante. Ces possibilités hors pair d’entraînement, me permettent de participer à la compétition Internationale actuellement omniprésente sur ces territoires.
Avec son agriculture aux méthodes ancestrales, ignorantes de l’utilisation des produits phytosanitaires, ce pays nous offre un biotope aux cultures variées, allant de la grande plaine au petit verger très propice aux perdreaux qui s’y trouvent en grandes densités. Au niveau de l’entraînement, les jeunes chiens s’éveillent sur ces oiseaux de qualité inégalable et s’épanouissent rapidement, découvrant ainsi à de multiples reprises le gibier sur lequel ils doivent être créancés.
La topographie du terrain dans toute sa multiplicité, contribue forcément à faire éclore leur intelligence de chasse, qualité essentielle pour qui veut un jour gagner à un haut niveau. Tout ceci constitue, pour le professionnel, un gain de temps et un contexte permettant de travailler dans des conditions optimales.
Pour ce qui est de la compétition, ce choix a pour effet de quitter momentanément le contexte National que je ne veux nullement mettre en cause et d’aller se confronter à ceux qui, au niveau Européen tiennent le « haut du pavé » En effet, même si, de nos jours, nous figurons honorablement en Grande Quête et en quête de chasse en Couple, nous ne pouvons ignorer les performances de ceux qui se sont investis plus massivement dans ces disciplines au point de les dominer. Les côtoyer, s’y « frotter » ne peut que nous être bénéfique tant au niveau de nos ambitions que de nos mentalités.
L’esprit qui règne lors de ces compétitions est d’ailleurs exemplaire de même que l’organisation qui ne laisse rien au hasard, tout cela dans la plus grande simplicité, capable de gérer naturellement inscriptions et changements chaque jour sans que le déroulement des épreuves pourtant bien pourvues en concurrents en soit affecté.
Une armada de juges majoritairement italiens arrive chaque semaine, tandis que les précédents repartent. Au mois de Mars ce n’est pas moins de 8 a 10 batteries par jours de QC et GQ sur 15 a 18 jours sur place, avec le luxe de pouvoir choisir la veille au soir dans quelle discipline on souhaite participer le lendemain pour ceux qui ont des chiens à la fois en QC et GQ, nous sommes
là, pour le coup, à des années lumières de la rigidité française et son outil GESCON .
Voilà résumées en quelques lignes, toutes les raisons pour lesquelles j’ai fait ce choix. Actuellement, j’ai, à l’étranger, mes repères ; ils me facilitent grandement le travail à l’entraînement et me permettent d’exister au niveau de la compétition hors de l’hexagone que je ne néglige pas pour autant, participant activement aux épreuves qui s’y déroulent.

Napo de Coriam. Photo L. Tessier.